Le temps de l’homme connecté n’est plus corrélé à celui du temps humain, subjectif.
Nous serions entrés dans l’ère du temps réel c’est à dire que nos objets connectés interagiraient avec nous en quelques millisecondes. A la vitesse d’un réflexe. A peine ma requête formulée, que la réponse me parvient, et toutes mes “apps” me submergent de leurs informations.
C’est la magie du smartphone, des webapps, de la 4G, de l’engouement des investisseurs IT , du marketing, des réseaux sociaux et par conséquent d’un public de plus en plus en addiction.
Nous nous sommes habitués à ce que les ordinateurs réagissent dans l’instantané. Le temps humain deviendrait-il celui d’un microprocesseur ? Traiter le plus d’informations possibles de plus en plus vite ?
Nous ne supporterions plus d’attendre les réponses du monde connecté, même si l’instantané possèderait ses limites psychologiques.
L’homme connecté est un angoissé qui se fait dévorer par le temps que lui impose la technologie. Le temps, il a peur de le perdre, cela devient une obsession, il ne peut le laisser défiler pour rien. Quitte à se créer un écheveau de besoins pour éviter d’en perdre.
Cette dictature de l’immédiateté se répand comme un souffle néoreligieux. Elle impose ses règles et y déroger conduit dans les limbes de l’indifférence numérique. Autant dire une particule absorbée par un trou noir.
Le temps du monde numérique phagocyte le temps subjectif lui-même, au point où cette notion absurde du temps devient une norme à laquelle l’homme connecté ne peut plus échapper. Il se doit de vivre dans l’urgence afin de ne rien rater des inanités produites toutes les millisecondes.
Ne peut-on pas imaginer du coup un monde où la connexion serait directement intégrée dans le cerveau, une IA traiterait les données reçues afin d’absorber, de réagir et peut-être enfin de penser à notre place.
Ainsi nous n’aurions plus rien à penser par nous-même. La liberté ultime de ne plus être.
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